Les-cahiers-de-l-ASN-n-6-Les-dechets-radioactifs

* Voir glossaire page 34 Un accident nucléaire peut engendrer un volume important de déchets radioactifs principalement dû aux actions de décontamination de l’environnement. La nature de ces déchets est très variable, allant de déchets liquides, à des terres, des pièces métalliques ou encore des déchets putrescibles issus par exemple de récoltes agricoles non commercialisables. En dehors des déchets issus du démantèlement de l’installation, les déchets issus de la contamination de l’environnement sont pour la plupart peu radioactifs. L’accident de la centrale nucléaire de Fukushima va ainsi induire à terme environ 20 millions de m3 de déchets solides, essentiellement des terres faiblement contaminées par du césium et du strontium. Ces volumes dépasseraient largement les capacités actuelles des centres de stockage* ou d’entreposage français. Afin de répondre à ces enjeux, le Comité directeur pour la gestion post-accidentelle d’un accident nucléaire (Codirpa), un groupe pluraliste présidé par l’ASN, a publié en 2023 des premières recommandations. Sur la base d’un rapport de l’IRSN, le Codirpa a évalué les conséquences de différentes stratégies de décontamination sur la quantité et le type de déchets produits. Pour un accident majeur comparable à celui de Fukushima, le volume de déchets peut varier de manière significative, de 10 à 300 millions de m3, en fonction des solutions de décontamination retenues en particulier pour les terres agricoles. Compte tenu de l’importance de ces volumes, les choix en matière de réduction de la contamination de l’environnement doivent être faits de manière cohérente avec les capacités de stockage et d’entreposage des déchets qui pourront être mises en place à la suite de l’accident. Différentes options pour renforcer les capacités de stockage et d’entreposage des déchets TFA, en cas d’accident en France, ont été proposées. Le Codirpa a également proposé des éléments méthodologiques pour caractériser, classer ces déchets et en réduire le volume. VOS QUESTIONS, NOS RÉPONSES Comment gérer les déchets issus d’un accident nucléaire ? Pourquoi le combustible usé* n’est-il pas systématiquement traité comme un déchet? Aujourd’hui la France retraite le combustible usé de ses centrales nucléaires pour le réutiliser, en partie. Si ce choix industriel était remis en cause à l’horizon 2040, cela conduirait à la requalification des combustibles usés non retraités en tant que déchets et à la mise en place d’installations d’entreposage* de ces déchets dans l’attente de leur prise en charge dans une filière de gestion*. L’actuel PNGMDR* (2022-2026) n’anticipe pas l’arrêt du retraitement ou sa poursuite. L’ASN a rappelé qu’il était nécessaire de réaliser de telles études. Par ailleurs, l’inventaire national des déchets radioactifs, établi par l’Andra tous les cinq ans, contient également des «inventaires prospectifs ». L’objectif de ces inventaires est d’estimer les quantités de matières et de déchets radioactifs à différentes échéances de temps et selon plusieurs scénarios. Ils visent à présenter l’incidence sur les quantités de matières et de déchets radioactifs de différentes stratégies ou évolutions possibles de la politique énergétique française à long terme. VOS QUESTIONS, NOS RÉPONSES 32 • Les cahiers de l’ASN • Mai 2024 L’INFORMATION DES PUBLICS

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