Les cahiers de l'ASN n°4

PRODUCTION DU COMBUSTIBLE Deux installations conçues et utilisées pour la fabrication du combustible nucléaire sont en démantèlement sur le site du Tricastin (Drôme) : l’une était spécialisée dans la conversion* de l’uranium (Comurhex), l’autre dans l’enrichissement* de l’uranium par diffusion gazeuse (Eurodif). L’historique de fonctionnement de ces installations anciennes est mal connu ; la détermination des pollutions présentes dans les sols sous les structures, demeure donc un enjeu important. De plus, les procédés industriels mis en œuvre à l’époque impliquaient l’utilisation de substances chimiques toxiques en quantités importantes (uranium, trifluorure de chlore ou fluorure d’hydrogène, par exemple) : le confinement de ces substances chimiques représente également un enjeu, de même que les risques liés à la contamination interne des travailleurs. INSTALLATIONS SUPPORT On appelle « installations support » certaines installations destinées à l’entreposage et au traitement des effluents et déchets radioactifs. La plupart ont été mises en service dans les années 1960 ; elles sont situées à Cadarache, Fontenay-aux-Roses, La Hague et Saint-Laurent-des-Eaux. Ces installations n’ont pas initialement été conçues pour permettre l’évacuation de leurs déchets et, pour certaines, le stockage de ces déchets y était envisagé comme définitif. La reprise des déchets y est d’autant plus complexe et s’étendra sur plusieurs décennies. Les opérations de démantèlement doivent prendre en compte des phénomènes de corrosion sévère et de pollution des sols, dus au vieillissement des installations et à des événements survenus lors de leur exploitation. À ces difficultés s’ajoute la méconnaissance de l’historique d’exploitation et de l’état de l’installation à démanteler. Parmi ces installations, l’usine UP2-400, première usine de traitement du combustible des réacteurs de première génération (UNGG), est en démantèlement. Elle contient des déchets très irradiants, tels que des déchets technologiques, gravats, terres et boues, parfois entreposés en vrac, sans tri préalable. Le démantèlement se fait donc en parallèle des opérations de RCD* qui exigent la mise en œuvre de procédés d’ingénierie complexes et uniques. RETRAITEMENT DU COMBUSTIBLE ET GESTION DES DÉCHETS Il s’agit des installations d’entreposage et de traitement des combustibles usés et des déchets, situées sur le site de La Hague et exploitées par Orano. Leur démantèlement nécessite le plus souvent, en préalable, la reprise et le conditionnement de déchets nucléaires anciens (RCD*). Du fait d’un historique incomplet, l’inventaire des déchets et l’état radiologique de ces installations sont difficiles à établir. Les laboratoires sont confrontés à la problématique de gestion de déchets entreposés sur site à une époque où les solutions d’entreposage ou de stockage n’avaient pas encore été mises en place. LABORATOIRES Ces installations, qui datent des années 1960, étaient consacrées à la recherche, en appui d’une industrie électronucléaire en développement. Quatre laboratoires civils sont actuellement à l’arrêt définitif en France. Les enjeux du démantèlement • 9

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