Les cahiers de l'ASN n°4

En France, les 56 réacteurs du parc électronucléaire en fonctionnement* sont tous des REP et, si leur puissance varie d’un réacteur à l’autre, leur conception est similaire. Le retour d’expérience du démantèlement des deux réacteurs de Fessenheim sera précieux pour ceux qui suivront dans les années à venir. Il viendra compléter celui déjà acquis sur le démantèlement en cours de Chooz A. En outre, ces démantèlements bénéficient d’un retour d’expérience international significatif : 42 REP sont en cours de démantèlement dans le monde à l’heure actuelle. Le démantèlement de la centrale nucléaire de Fessenheim servira-t-il de « laboratoire» pour les réacteurs qui seront arrêtés dans les années à venir? Les exploitants doivent prendre en charge le démantèlement (et toutes les opérations qui lui sont liées) de leurs installations, sur la base du principe du «pollueur-payeur». Ils sont tenus de provisionner l’ensemble des coûts liés au démantèlement et à la gestion des déchets et doivent donc constituer un «portefeuille d’actifs dédiés à hauteur des charges anticipées». Celui-ci est sous le contrôle direct de l’État, à partir d’une analyse des options raisonnablement envisageables pour conduire toutes les opérations. Ce dispositif de sécurisation financière est défini dans le code de l’environnement et prend en compte le démantèlement, y compris l’assainissement des structures et des sols, ainsi que la gestion des déchets et des combustibles usés. Comment le démantèlement est-il financé? Ces charges sont-elles anticipées? Pensez-vous que les installations nucléaires seront démantelées dans des bonnes conditions de sûreté ? Chaque année, l’ASN réalise un baromètre mesurant l’opinion du grand public et des riverains des centrales nucléaires vis-à-vis de la sûreté nucléaire en France, et leurs positions concernant l’énergie nucléaire. L’une des questions traite du démantèlement. Le grand public et les riverains restent partagés sur le fait que les installations seront démantelées dans de bonnes conditions tandis que le public averti ( journalistes, politiques/ élus locaux, enseignants, professionnels de la santé, militants associatifs, etc.) est beaucoup plus confiant. Enquête réalisée par KANTAR Public, entre octobre et décembre 2019, auprès de 2309 personnes : Ensemble – n = 2007 pour le grand public (dont 329 pour les riverains d’INB* 0-10 km ) / n = 302 pour le public averti. Les enjeux du démantèlement • 27 GRAND PUBLIC Oui Oui Oui 40 % Non Non Non 46 % RIVERAINS D’INB* 0-10KM 49 % 40 % PUBLIC AVERTI 72 % 26 %

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