Les cahiers de l’ASN #03 - 10 ANS APRÈS FUKUSHIMA

Fukushima : un accélérateur pour la sûreté nucléaire LE RENFORCEMENT DE LA SÛRETÉ EN FRANCE 124 installations nucléaires de base sont soumises au contrôle de l’ASN (au 31 décembre 2020) L es améliorations pour la sûreté des installations nucléaires en France doivent beaucoup à l’accident de Fukushima. Le plus grand enseignement est sans doute q ue, malgré les précautions prises dans la conception, la construction et l’exploitation des installations nucléaires, un accident est toujours possible. Après une période d’audit et de réflexions, l’ASN a pris, dès le mois de juin 2012, 32 décisions fixant chacune une trentaine de prescriptions qui demandaient notamment aux exploitants nucléaires des 80 installations nucléaires présentant le plus d’enjeux (CEA*, EDF*, Framatome*, Institut Laue-Langevin* et Orano*) L’accident de Fukushima a mis en évidence la nécessité de renforcer la résilience des installations nucléaires et des organisations face à des situations extrêmes. Cet accident a fait progresser significativement la sûreté nucléaire. * Voir glossaire page 24 de définir des dispositifs pour faire face à des situations extrêmes : ∙ la mise en œuvre de dispositifs (appoint en eau, en électricité, instrumentation) pour améliorer la gestion des situations de perte des alimentations électriques ou perte de refroidissement affectant l’ensemble du site ; ∙ la définition d’un «noyau dur »* de dispositions matérielles et organisationnelles visant, en cas de conditions extrêmes, àprévenir un accident avec fusion du combustible ou à en limiter la progression, ainsi qu’à limiter les rejets massifs ; ∙ le renforcement des moyens de gestion de crise sur chacun des sites ; ∙ la mise en œuvre d’ une force d’action rapide du nucléaire (FARN* pour CEA et EDF, FINA* pour Orano), permettant d’intervenir en urgence sur un site nucléaire accidenté. La démarche de l’ASN vise à anticiper des situations très au-delà des situations habituellement retenues dans la démonstration de sûreté. Ses demandes, qui se distinguent au niveau international par leur niveau d’exigence, s’inscrivent dans une démarche dite de « défense en profondeur ». La philosophie de cette démarche repose sur des couches multiples de dispositifs de sécurité (équipements, organisations, équipes) qui se superposent, pour permettre, en cas de défaillance d’une des couches, un relais par la couche suivante. Dix ans après Fukushima, le bilan des améliorations de la sûreté des installations nucléaires en France est positif. Demain, avec l’achèvement du «noyau dur », les installations seront plus résilientes face à des situations extrêmes. 8 • Les cahiers de l’ASN • Mars 2021

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