Les cahiers de l’ASN #03 - 10 ANS APRÈS FUKUSHIMA

Mobilisation mondiale pour un événement capital L’accident de Fukushima a secoué le monde comme une onde de choc, soulevant des interrogations sur la robustesse des installations nucléaires. Quelques jours après l’accident, une mobilisation s’est enclenchée aux niveaux international, européen et national pour en tirer les enseignements. Dix ans après, panorama des avancées qui ont fait progresser la sûreté des installations nucléaires en France et dans le monde. En Europe, on lance les tests de résistance pour les centrales nucléaires Moins de quinze jours après la catastrophe, le Conseil européen a demandé que des tests de résistance soient réalisés pour évaluer la robustesse des centrales nucléaires européennes face à des conditions extrêmes auxquelles elles pourraient être soumises : séisme, inondation, perte des alimentations électriques, perte des sources de refroidissement, combinaison de ces événements, fusion du cœur du réacteur. Dans les semaines qui ont suivi, WENRA* a élaboré un projet de cahier des charges pour répondre à cette demande et permettre à chaque État membre d’engager, au plan national, une revue de la robustesse de ses installations avec un référentiel identique. Sur la base de ces éléments, l’ ENSREG* et la Commission européenne ont alors demandé, en avril 2012, la mise en place de plans d’action nationaux pour que ces tests soient suivis d’améliorations concrètes de la sûreté. En décembre 2012, l’ ASN a élaboré le plan d’action national identifiant les améliorations nécessaires. Celles-ci portaient sur : • la protection contre les agressions internes et externes ; • les moyens d’alimentation électrique et d’appoint en eau ; • les moyens de prévention des accidents avec fusion du cœur ; • les moyens de prévention du découvrement des assemblages de combustible en piscine ; • la gestion des accidents avec fusion du cœur ; • la gestion de crise ; • les moyens d’intervention sur les sites par la mise en œuvre d’une force d’action rapide du nucléaire (FARN*). En France, on étend les tests de résistance à l’ensemble des installations nucléaires Parallèlement, le Premier ministre a demandé à l’ASN, le 23 mars 2011, de réaliser un audit sur la sûreté des installations nucléaires au regard de l’accident de Fukushima. La démarche française des évaluations complémentaires de sûreté (ECS*) s’est insérée dans l’approche européenne des tests de résistance, mais avec un périmètre plus large, en intégrant l’ensemble des installations nucléaires (installations de recherche, du «cycle», de gestion des déchets et en démantèlement). Des questions concernant les facteurs sociaux, organisationnels et humains ont également été soulevées et travaillées de manière plus approfondie. Une démarche innovante en France : le concept de «noyau dur»* , un dispositif de sûreté ultime pour faire face aux situations extrêmes, a été élaboré et prescrit (voir page 8) . * Voir glossaire page 24 L’ACCIDENT NUCLÉAIRE DE FUKUSHIMA 6 • Les cahiers de l’ASN • Mars 2021

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