Les cahiers de l’ASN #03 - 10 ANS APRÈS FUKUSHIMA

UN BUNKER POUR LA CELLULE DE CRISE Résistant aux agressions extrêmes, un nouveau centre pour gérer la crise sur chaque centrale sera créé. Il permettra aux équipes locales de gérer dans la durée une crise nucléaire majeure. Le premier a été mis en service en octobre 2020 à Flamanville. EDF a pour objectif d’achever la construction de ces centres en 2026 pour toutes ses centrales en fonctionnement. Un noyau dur opérationnel Le «noyau dur» est une avancée notable, spécifiquement française, qui doit permettre d’assurer les fonctions essentielles de sûreté des réacteurs et des piscines d’entreposage du combustible, en cas d’agression extrême supérieure à celle prise en compte lors de la conception de la centrale : séisme, inondation (dont les pluies de forte intensité), vents, foudre, grêle et tornades. Ce «noyau dur », qui a pour objectif de prévenir un accident avec fusion du combustible et de limiter les rejets massifs et les effets durables dans l’environnement, sera mis en service dans le cadre des améliorations de la sûreté liées à la poursuite de fonctionnement au-delà de 40 ans des réacteurs de 900MWe et de 1300MWe et au-delà de 30 ans des réacteurs de 1450MWe. Certains de ces dispositifs sont déjà en place, tel le groupe électrogène d’ultime secours. DOUCHE FROIDE POUR CŒUR EN FUSION De nouveaux systèmes de refroidissement ultime de l’enceinte de confinement et de stabilisation du corium* en cas de fusion du cœur seront ajoutés. L’enjeu est de pouvoir évacuer, en dehors de l’enceinte de confinement, la chaleur d’un réacteur accidenté, grâce notamment à un nouvel échangeur thermique. Par ailleurs, du corium (magma de combustibles et d’éléments du réacteur fondus) pourrait percer la cuve du réacteur. Des modifications seront apportées pour que le corium puisse s’étaler, puis être recouvert d’eau et refroidi. Ces dispositions permettront de limiter fortement les rejets de radioactivité dans l’air et dans les eaux souterraines, en cas d’accident avec fusion du cœur. PLUS D’EAU POUR LA PISCINE Des moyens supplémentaires pour refroidir l’eau de la piscine d’entreposage du combustible, et en rajouter, seront mis en place. Ils seront composés d’éléments fixes (tuyauteries et systèmes de connexion à l’extérieur du bâtiment du combustible) et d’éléments mobiles apportés et déployés sur le site par la FARN* (pompe et échangeur de chaleur, groupe électrogène, dispositif de pompage d’eau dans le fleuve ou la mer). ... et demain 10 ans après Fukushima, quelles améliorations pour la sûreté des installations nucléaires en France ? • 13

RkJQdWJsaXNoZXIy NjQ0NzU=