Contrôle n°201

CONTRÔLE | N° 201 | DÉCEMBRE 2016 52 I l est 3 heures du matin. Le cadre d’astreinte d’un des sites indus- triels d’Areva est appelé pour un incendie qui s’est déclenché dans un atelier contenant de la matière. «… L’ équipe d’intervention est sur place ; les secours extérieurs ont été appelés. Les critères de déclenchement du plan d’ur- gence interne (PUI) sont atteints… » . L’ incendie est fictif mais l’exercice de crise bien réel. Il s’agit pour les équipes du site de mettre en œuvre les disposi- tions humaines et matérielles prévues pour gérer l’événement. Pour tester ses organisations de crise et en vérifier l’efficacité, Areva organise chaque année une centaine d’exercices locaux et nationaux dont une dizaine implique le Poste de commandement et de décision-National (PCD-N). Ces exer- cices permettent d’entraîner les équipes, de mettre à l’épreuve les moyens opé- rationnels mobilisables et de vérifier la qualité des interfaces avec les différentes parties prenantes internes et externes, y compris à l’international. Gérer une crise, c’est l’anticiper Les retours d’expérience (REX) montrent qu’un nombre important de facteurs internes et externes interviennent avant, pendant et après une crise, à tous les niveaux. Gérer une crise ne doit donc pas se limiter à réagir a posteriori . La ges- tion d’un événement ne peut être efficace que si elle est anticipée. Pour ce faire, l’organisation de la gestion de crise s’appuie sur trois piliers : › › un référentiel de tous les documents utiles (plans d’urgence, procédures, fiches réflexes, etc.) ; › › les formations dispensées aux équipes Areva et adaptées à leurs périmètres d’intervention ; › › les différents types d’exercice qui permettent de vérifier la qualité du référentiel et des formations et de mesurer l’efficacité et la robustesse des moyens humains et matériels. Par ailleurs, acquérir un niveau de matu- rité suffisant en gestion de crise et donc dans l’anticipation et la prévention, nécessite des entraînements à différents niveaux : › › le niveau élémentaire permet de tester les actions et les interfaces en interne à une installation. Ces exercices de courte durée (une à deux heures) sont principalement à dominante sûreté, technique et/ ou sécurité. Quelques interfaces sont testées (par exemple tester la capacité à amener un générateur à un endroit du site) ; › › le niveau intermédiaire impacte une partie importante de l’organisation et des moyens matériels et humains d’un site. Ces exercices se déroulent sur deux à quatre heures ; la majeure partie des interfaces internes est testée ; le Poste de commandement- Local (PCD-L) est activé ; › › le niveau exploitant site et siège qui implique toute l’entreprise et les parties prenantes (autorités, pouvoirs publics, médias…), sont simulées. La durée varie (une demi-journée à une journée). Les PCD-N et PCD-L sont activés ; › › le niveau majeur interne à l’exploitant est un exercice de grande ampleur impliquant entre 300 et 400 personnes. Toutes les fonctions de l’entreprise sont mobilisées sur une durée pouvant aller jusqu’à 36 heures. La doctrine Relèves 1 est appliquée ; › › le niveau national intègre l’ensemble des parties prenantes jusqu’au plus haut niveau de l’État et est généralement demandé par les autorités nationales. La durée est d’un à deux jours. C’est l’exemple de SECNUC 16 (voir encadré page suivante). Spécificités des « bacs à sable » Les personnels Areva impliqués dans la gestion d’événements réels doivent impé- rativement maîtriser, au préalable, l’en- semble des moyens et des outils mis à leur disposition. Il s’agit de la « mise en route » de l’organisation de crise (port du brassard, composition du gréement, ouverture des logiciels de crise, utilisa- tion des fiches réflexes…) et des tâches cycliques (points de situation, commu- niqués de presse…). Pour ancrer ces routines en « mode réflexe » des « bacs à sable » sont organisés. Ils n’excèdent pas deux heures et sont basés sur des scénarios PUI ou plan d’opération interne (POI) simples. Outre notre organisation et nos outils, ces « bacs à sable » sont l’opportunité pour nos intervenants de tester les différents modules - là aussi en mode réflexe : › › détecter et alerter, porter secours, protéger, sécuriser ; › › mobiliser les ressources, gréer les PCD depuis l’échelon local jusqu’au plus haut niveau de l’organisation ; › › comprendre et maîtriser la situation, limiter les conséquences ; LES EXERCICES DE CRISES CHEZ AREVA Par Daniel Chanson, directeur de la gestion de crise, Areva © AREVA 1. La doctrine Relèves permet de s’assurer dans la durée de la disponibilité des personnes compétentes à chacun des postes de l’organisation de crise. Cette doctrine s’appuie sur l’organisation des relèves successives par fonction et le processus de transmission des informations lors de la relève elle-même. RETOUR D’EXPÉRIENCE Les exercices de crise

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