En 2021, l’ASN a réalisé 143 inspections dans la région Nouvelle-Aquitaine, dont 60 dans les centrales nucléaires du Blayais et de Civaux, 66 dans les installations nucléaires de proximité, 7 dans le domaine du transport de substances radioactives et 10 concernant les organismes et laboratoires agréés par l’ASN. L’ASN a, par ailleurs, réalisé 13 journées d’inspection du travail à la centrale nucléaire du Blayais et 15,5 à la centrale nucléaire de Civaux. Au cours de l’année 2021, 9 événements significatifs classés au niveau 1 de l’échelle INES ont été déclarés par les exploitants des centrales nucléaires de Nouvelle‑Aquitaine. Dans les activités nucléaires de proximité, 5 événements significatifs pour la radioprotection classés au niveau 1 de l’échelle INES ont été déclarés à l’ASN. Centrale nucléaire du Blayais La centrale nucléaire du Blayais est exploitée par EDF dans le département de la Gironde, à 50 km au nord de Bordeaux. Cette centrale est constituée de quatre REP d’une puissance de 900MWe. Les réacteurs 1 et 2 constituent l’INB 86, les réacteurs 3 et 4 l’INB 110. L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire du Blayais en matière de sûreté nucléaire, de radioprotec‑ tion et de protection de l’environnement rejoignent l’appré‑ ciation générale que l’ASN porte sur les centrales nucléaires d’EDF. Toutefois, malgré cette évaluation, l’ASN considère que des actions d’amélioration sont nécessaires pour pallier une dégradation du niveau de performance actuel en matière de sûreté nucléaire. Dans le domaine de la sûreté nucléaire, les performances de la centrale du Blayais ont été inégales au cours de l’année 2021. Dans le domaine de la conduite des réacteurs, le déploiement d’un plan d’action pour améliorer la qualité d’exploitation et la supervision des activités en salle de commande, dans la pre‑ mière moitié de l’année, s’est accompagné de performances satisfaisantes. Toutefois, une baisse des performances pendant l’été et en fin d’année 2021 s’est traduite par la déclaration de nombreux événements significatifs. L’ASN considère que des actions en matière d’organisation et de répartition des rôles en salle de commande sont nécessaires. L’ASN constate éga‑ lement la persistance de défauts dans la qualité de la docu‑ mentation opérationnelle pour la préparation et la réalisation des activités. En revanche, dans le domaine de la maintenance, l’ASN note une bonne maîtrise des activités menées à l’occa‑ sion des arrêts de réacteur, ainsi qu’un traitement adapté des anomalies rencontrées. Dans le domaine de la radioprotection des travailleurs, une ins‑ pection renforcée dans ce domaine en 2021 a mis en évidence que des améliorations étaient nécessaires. L’ASN considère que les performances ont progressé par rapport à l’année 2020 et souligne le déploiement d’un plan d’action ambitieux dans ce domaine. Toutefois, l’ASN constate encore en inspection de nombreux écarts dans la prise en compte de ce risque sur les installations, témoignant d’un défaut de culture de radioprotec‑ tion de la part de certains intervenants. La poursuite des actions de surveillance, de formation et d’information est donc néces‑ saire sur ce sujet. Enfin, l’ASN relève qu’un certain nombre d’évé‑ nements détectés auraient dû faire l’objet d’une déclaration et d’une analyse plus approfondie pour éviter leur renouvellement. Concernant la protection de l’environnement, l’ASN juge que la situation présente une amélioration significative sur différents sujets relevés depuis plusieurs années, tels que le traitement de pollutions anciennes des sols et des nappes souterraines captives du site ou le renforcement de l’étanchéité des cana‑ lisations de rejets liquides en Gironde. Toutefois, l’ASN relève que des investigations restent nécessaires pour caractériser l’origine précise des pollutions liquides de tritium, et que des actions de dépollution doivent être poursuivies en 2022. Elle constate, par ailleurs, que des travaux restent à mener pour garantir le confinement en toute circonstance des déverse‑ ments liquides accidentels sur le site. L’ASN souligne favora‑ blement la transparence de l’exploitant sur ces sujets et sa mobilisation en 2021 pour procéder à l’évacuation de déchets en attente depuis de nombreuses années. En matière d’inspection du travail, l’ASN considère que les résultats en matière de sécurité des travailleurs sont en dégradation. L’ASN a constaté des situations à risque pour les travailleurs concernant le travail en hauteur, ainsi que la survenue d’événements affectant la sécurité, en lien avec les outillages électroportatifs. L’ASN a toutefois noté positive‑ ment la mise en place de revues de sécurisation des chantiers. Le 1er octobre dernier, la division de Bordeaux et les directions régionales de l’économie, de l’emploi, du travail et des solida‑ rités de Nouvelle-Aquitaine et d’Occitanie ont réuni, durant une demi‑journée, les employeurs, donneurs d’ordre et salariés d’entreprises exécutant des travaux susceptibles de provo‑ quer l’émission de f ibres d’amiante pour les sensibiliser à la prévention de ce risque. La division de Bordeaux contrôle la sûreté nucléaire, la radioprotection et le transport de substances radioactives dans les 12 départements de la région Nouvelle‑Aquitaine. Région Nouvelle‑Aquitaine 82 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2021 LE PANORAMARÉGIONAL DE LA SÛRETÉNUCLÉAIRE ET DE LARADIOPROTECTION
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