fondamentaux de la culture de radioprotection devient le meilleur garant du haut niveau de radioprotection attendu dans le domaine médical. Dans cet objectif, les décisions et les contrôles de l’ASN visent la mise en place d’un système de management de la qualité res‑ ponsabilisant chacun, du décideur à l’acteur, et propor‑ tionné aux enjeux de radioprotection pour l’ensemble des domaines diagnostic, interventionnel et thérapeu‑ tique. Ce système doit intégrer, à terme, les modalités de conduite des audits externes par les pairs et, pour la radiothérapie, en cas d’utilisation d’une nouvelle tech‑ nologie ou d’un nouveau type de pratique, le recueil et l’analyse des informations concernant les bénéfices attendus pour le patient et les risques associés. L’ASN insiste sur l’importance de la démarche de retour d’ex‑ périence des événements indésirables (événements signif icatifs de radioprotection – ESR), qui enrichit l’étude des risques a priori et contribue à l’amélioration continue de la sécurité des pratiques en recherchant les causes profondes des ESR, quelle que soit leur origine (matérielles, humaines, organisationnelles, etc.). Face à la technicité croissante dans un domaine où les innovations sont importantes et rapides, le respect du principe d’optimisation en radioprotection constitue une préoccupation majeure. L’ASN rappelle l’impor‑ tance de l’anticipation des changements et du res‑ pect de la courbe d’apprentissage lors de l’arrivée de nouveau matériel ou la mise en œuvre de nouvelles techniques. Par ailleurs, en médecine nucléaire théra‑ peutique, l’essor de la radiothérapie interne vectorisée nécessite d’anticiper l’arrivée de nouvelles molécules et l’augmentation du nombre de patients traités. Une préparation à la gestion post‑accidentelle qui s’appuie sur des démarches innovantes et partenariales Les travaux menés en 2021 par le Comité directeur pour la gestion de la phase post‑accidentelle (Codirpa), dans le cadre du mandat adressé par le Premier ministre du 18 juin 2020 à l’ASN, ont permis plusieurs avancées concrètes, fondées sur une écoute et une association des acteurs concernés. Les « questions‑réponses pour les professionnels de santé» relatives aux conséquences d’un tel accident ont été préparées, au niveau territorial et national, avec les professionnels de santé, identifiés comme des tiers de confiance en cas de crise. Cette méthode assure la per‑ tinence des questions traitées, la qualité des réponses apportées et favorise une bonne appropriation. Dans la même logique, l’élaboration de consignes rela‑ tives à l’alimentation en situation post‑accidentelle s’est appuyée sur les travaux d’un groupe pluraliste d’experts, puis une mise en débat auprès de quatre panels citoyens à proximité de centrales nucléaires. Il s’agit d’une première pour tester la compréhension des sujets, la pertinence des pistes de travail, et recueillir les avis de populations concernées. Enfin, la réflexion menée sur l’information et la sensibi‑ lisation nécessaires pour renforcer la culture de sécu‑ rité et de radioprotection a été menée par public cible. Compte tenu de la richesse des actions déjà engagées, un état des lieux des bonnes pratiques sera le socle du rapport du Codirpa. Il permettra d’identifier comment mobiliser les différents acteurs pour mettre en œuvre les actions les plus efficaces dans chaque territoire. Ces démarches partenariales permettent d’éclairer la décision et de s’inscrire dans une approche pragma‑ tique du développement, indispensable, de la culture de sécurité et de radioprotection. Les recommandations du Codirpa au Premier ministre s’appuieront sur l’en‑ semble de ces travaux d’écoute et d’expertise. n Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2021 7 ÉDITORIAL DU COLLÈGE
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