Centrale nucléaire de Nogent‑sur‑Seine La centrale nucléaire de Nogent‑sur‑Seine, exploitée par EDF dans le département de l’Aube, sur le territoire de la commune de Nogent‑sur‑Seine, à 70 km au nord‑ouest de Troyes, est constituée de deux REP d’une puissance de 1 300MWe chacun, mis en service en 1987 et 1988. Le réacteur 1 constitue l’INB 129, le réacteur 2 constitue l’INB 130. L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Nogent‑sur‑Seine dans le domaine de la sûreté et de l’envi‑ ronnement rejoignent l’appréciation générale que l’ASN porte sur les centrales nucléaires d’EDF. Cette appréciation concerne également le domaine de la radioprotection, avec néanmoins une réserve liée à certaines améliorations qui sont attendues. Dans le domaine de la sûreté nucléaire, l’ASN note que l’ex‑ ploitant a progressé, notamment concernant la maîtrise des spécif ications techniques d’exploitation des réacteurs. Elle considère néanmoins que ces progrès restent fragiles et qu’EDF doit poursuivre ses efforts pour améliorer encore la rigueur d’exploitation des réacteurs. Certains événements significatifs font notamment encore apparaître des lacunes dans la formation des agents ainsi que dans la surveillance des installations. Une action particulière doit également être entreprise pour revenir à un effectif suffisant de la filière indé‑ pendante de sûreté. S’agissant de la maintenance, l’ASN considère que la situa‑ tion est globalement satisfaisante, même si la préparation des activités, en particulier non programmées, ainsi que la gestion des écarts en phase de réalisation des travaux peuvent être améliorées. En matière de radioprotection des travailleurs, l’année a été marquée par une dégradation de la culture de radioprotec‑ tion des intervenants, essentiellement des prestataires. Une recrudescence des situations de non‑respect des gestes élé‑ mentaires de radioprotection, tel le port d’un dosimètre, a été constatée. L’ASN a par ailleurs régulièrement noté des lacunes dans l’analyse des risques des chantiers ou dans la mise en œuvre des parades prévues par ces analyses au cours des activités de maintenance, qui ont en particulier entraîné des expositions internes des intervenants. Une action efficace est attendue pour rétablir une bonne prise en considération des enjeux de radioprotection. Concernant la protection de l’environnement, l’ASN considère que les bons résultats du site au cours de l’année précédente se sont confirmés. L’exploitant devra néanmoins être vigilant sur la maîtrise du volume des déchets présents dans le bâti‑ ment de traitement des effluents. Les actions au titre de l’inspection du travail ont porté principa‑ lement sur la conformité des installations électriques et sur la prévention du risque de chute de hauteur. Une vigilance parti‑ culière doit être portée par EDF au respect des engagements et à la remise en conformité des installations électriques. Centre de stockage de l’Aube Autorisé par le décret du 4 septembre 1989 et mis en service en janvier 1992, le CSA a pris le relais du centre de stockage de la Manche qui a cessé ses activités en juillet 1994, en bénéf iciant de son retour d’expérience. Cette installation, implantée à Soulaines‑Dhuys, présente une capacité de stockage d’un million de mètres cubes (m3) de déchets de faible et moyenne activité à vie courte (FMA‑VC). Elle constitue l’INB 149. Les opérations autorisées dans l’installation incluent le conditionnement des déchets, soit par injection de mortier dans des caissons métalliques de 5 ou 10 m3, soit par compactage de fûts de 200 litres. À la f in de l’année 2021, le volume des déchets stockés était d’environ 363000 m3, soit 36% de la capacité autorisée. Selon les estimations réalisées par l’Andra en 2016 dans le rapport de conclusions du réexamen périodique du CSA, la saturation de sa capacité pourrait intervenir à l’horizon 2062 au lieu de 2042 initialement prévu, en raison d’une meilleure connais‑ sance des déchets futurs et de leurs chroniques de livraison, mais aussi d’une optimisation de la gestion des déchets via le compactage de certains colis. L’année 2021 a été marquée par un retour à une activité nor‑ male des installations du centre (post crise liée à la pandémie de Covid-19). La construction de nouveaux ouvrages destinés au stockage futur de déchets s’est par ailleurs poursuivie. L’ASN considère que le CSA est exploité dans des conditions satisfaisantes dans les domaines de la sûreté, de la radioprotec‑ tion et de l’environnement. Les inspections menées en 2021 ont notamment permis de constater : • une gestion satisfaisante des modif ications ; • une mise en œuvre adaptée des engagements pris dans le cadre du second réexamen périodique, s’agissant de la maîtrise du risque d’incendie ; • la qualité et la rigueur du suivi dosimétrique réalisé par le CSA, ainsi que la disponibilité et la conformité réglementaire des moyens de contrôle. Projet de centre de stockage en couche géologique profonde L’ASN considère que les expérimentations et travaux scien‑ tifiques menés par l’Andra dans le laboratoire souterrain de Bure se sont poursuivis en 2021 avec un bon niveau de qualité, comparable à celui des années précédentes. 62 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2021 LE PANORAMARÉGIONAL DE LA SÛRETÉNUCLÉAIRE ET DE LARADIOPROTECTION
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