LES SITES EN DÉMANTÈLEMENT Réacteur Superphénix et atelier pour l’entreposage des combustibles Le réacteur à neutrons rapides Superphénix (INB 91), prototype industriel ref roidi au sodium d’une puissance de 1 200MWe, est implanté à Creys‑Malville en Isère. Il a été définitivement arrêté en 1997. Le réacteur a été déchargé et l’essentiel du sodium a été neutralisé sous forme de béton. Superphénix est associé à une autre INB, l’atelier pour l’entreposage des combustibles (APEC – INB 141). L’APEC est principalement constitué d’une piscine abritant le combustible déchargé de la cuve et de l’entreposage des colis de béton sodé issus de la neutralisation du sodium de Superphénix. EDF a remis les rapports de conclusion des réexamens pério‑ diques de sûreté pour l’INB 141 et pour l’INB 91. L’ASN a rendu publiques ses conclusions concernant le réexamen périodique de Superphénix le 28 juillet 2021 et a validé la poursuite des opérations de démantèlement. Elle a mis en consultation publique, du 23 septembre au 8 octobre 2021, un projet de décision encadrant la poursuite de fonctionnement de l’APEC. L’ASN considère que la sûreté des opérations de démantè‑ lement du réacteur Superphénix et de fonctionnement de l’APEC est globalement satisfaisante. L’ASN a autorisé en 2018 l’engagement de la deuxième étape du démantèle‑ ment de Superphénix, qui consiste à ouvrir la cuve du réac‑ teur pour démanteler les internes de cuve, dans des ateliers dédiés construits dans le bâtiment réacteur, par manipulation directe ou à distance. Le site connaît un retard sur les opéra‑ tions de découpe du «bouchon couvercle cœur », du fait de difficultés techniques sur le robot de découpe. Les dispositions de sûreté et de radioprotection mises en œuvre par EDF pour ces opérations sont globalement satisfaisantes. En 2020, l’ASN avait réalisé une inspection réactive à la suite d’un départ de feu conduisant EDF à déclencher son PUI. Des lacunes avaient été relevées à divers niveaux dans le déroule‑ ment des procédures. Un exercice incendie nocturne inopiné a été réalisé par l’ASN en septembre 2021 et a mis en évidence la persistance de certains dysfonctionnements dans l’organi‑ sation de l’exploitant. S’agissant de la gestion de l’obsolescence de l’installation, EDF a fait part de difficultés d’approvisionnement de certains équi‑ pements et de délais importants de remplacement et répara‑ tion des pièces. L’ASN a demandé à l’exploitant de réaliser un diagnostic à l’échelle du site et d’établir un plan d’action sur ce sujet. Une inspection menée au premier trimestre 2021 a permis de relever que le plan a bien été engagé mais que sa déclinaison connaît des retards. En 2022, l’ASN portera une attention particulière à l’amélio ‑ ration de l’organisation de crise du site ainsi qu’à la gestion des écarts, jugée non satisfaisante au cours de plusieurs inspections. Réacteurs Siloette, Siloé, LAMA et station de traitement des effluents et des déchets solides – Centre du CEA Le centre du CEA de Grenoble (Isère) a été inauguré en janvier 1959. Des activités liées au développement des réacteursnucléairesy ont étémenées, avant d’êtreprogressivement transférées vers d’autres centres du CEA dans les années 1980. Désormais, le centre de Grenoble exerce des missions de recherche et de développement dans les domaines des énergies renouvelables, de la santé e t de la microtechnologie. Le CEA de Grenoble s’est lancé, en 2002, dans une démarche de dénucléarisation du site. Le site comptait six installations nucléaires, qui ont cessé progressivement leur activité et sont passées en phase de démantèlement en vue d’aboutir à leur déclassement. Le déclassement du réacteur Siloette a été prononcé en 2007, celui du réacteur Mélusine en 2011, celui du réacteur Siloé en janvier 2015 et celui du LAMA en août 2017. Les dernières INB du site (INB 36 et 79) sont la Station de traitement des effluents et des déchets solides et l’entrepo‑ sage de décroissance (STED). L’ensemble des bâtiments a été déconstruit, conformément à leur décret de démantèlement. Concernantl’assainissementdes sols de la STED, du point de vue radiologique et chimique, l’ensemble des opérations tech‑ niquement réalisables à un coût raisonnablement acceptable a été exécuté. Compte tenu de la présence d’un marquage résiduel chimique et radiologique, l’exploitant a déposé, après un premier refus par l’ASN en 2019, un nouveau dossier de déclassementen juin 2021, qui est en cours d’instructionpar l’ASN. Ce déclassementsera soumis à l’instaurationde servi‑ tudes d’utilité publique. Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2021 49 LE PANORAMA RÉGIONAL DE LA SÛRETÉ NUCLÉAIRE ET DE LA RADIOPROTECTION AUVERGNE-RHÔNE-ALPES
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