SITE DU TRICASTIN Le site nucléaire du Tricastin, situé dans la Drôme et le Vaucluse, constitue un vaste site industriel accueillant la plus importante concentration d’installations nucléaires et chimiques de France. Il est implanté sur la rive droite du canal de Donzère‑Mondragon (canal de dérivation du Rhône) entre Valence et Avignon. Il s’étend sur une surface de 800 hectares répartie sur trois communes, Saint‑Paul‑Trois‑Châteaux et Pierrelatte dans la Drôme, Bollène dans le Vaucluse. Ce site regroupe de nombreuses installations, avec une centrale nucléaire comprenant quatre réacteurs de 900MWe, des installations du «cycle du combustible nucléaire» et, enfin, une base chaude opérationnelle qui assurait des opérations de maintenance et d’entreposage. Centrale nucléaire du Tricastin La centrale nucléaire du Tricastin est constituée de quatre REP d’une puissance de 900MWe chacun: les réacteurs 1 et 2, mis en service en 1980, constituent l’INB 87, les réacteurs 3 et 4, mis en service en 1981, constituent l’INB 88. L’ASN considère que les performances globales de la centrale nucléaire du Tricastin en matière de sûreté nucléaire, de radio‑ protection et de protection de l’environnement rejoignent en 2021 l’appréciation générale des performances que l’ASN porte sur les centrales nucléaires d’EDF. En matière de sûreté nucléaire, l’ASN estime que les per‑ formances de la centrale nucléaire, en progrès depuis 2019, sont conformes à l’appréciation générale portée sur les cen‑ trales nucléaires d’EDF. Sur le plan de la maintenance, les quatre réacteurs de la centrale nucléaire du Tricastin ont été arrêtés en 2021 pour maintenance programmée et renouvelle‑ ment partiel du combustible, le réacteur 2 ayant suivi sa qua‑ trième visite décennale, synonyme de maintenance renforcée. L’ASN considère que la maîtrise de ces arrêts est rigoureuse, notamment sur la planification et la préparation des activités de maintenance. Les modifications prévues pour le renforce‑ ment de la sûreté au cours de la quatrième visite décennale du réacteur 2 ont été intégrées de façon satisfaisante. La maî‑ trise de l’intégrité de la première barrière, constituée par les gaines des assemblages de combustible, est également en progrès. L’écoute de la filière indépendante de sûreté, évaluée en 2021, est jugée satisfaisante et l’analyse des événements significatifs reste de qualité. Des fragilités sont toutefois tou‑ jours constatées dans certains domaines, notamment sur la surveillance des activités en salle de commande et sur la mise en configuration des circuits. En matière de radioprotection, l’ASN estime que les perfor‑ mances de la centrale nucléaire sont conformes à l’appré‑ ciation générale portée sur les centrales nucléaires d’EDF et en amélioration par rapport à 2020, dans la continuité de la dynamique entamée en 2019. La dosimétrie reçue par les inter‑ venants d‘EDF comme des prestataires apparaît maîtrisée, et des progrès notables ont été réalisés dans l’établissement des évaluations dosimétriques prévisionnelles des arrêts. Comme indiqué en 2020, la propreté radiologique des locaux, pendant les arrêts de réacteur, pourrait cependant être améliorée. En matière de protection de l’environnement, l’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire sont en retrait par rapport à 2020 et légèrement en deçà de l’appréciation générale portée sur les centrales nucléaires d’EDF dans ce domaine. L’exercice de confinement d’une pollution liquide organisé par l’ASN a montré que la préparation et la réactivité des interventions prévues pour ces situations devaient être renforcées. L’événement de pollution des eaux souterraines par des effluents contenant du tritium survenu en fin d’année et l’inspection réactive de l’ASN ont montré que la maîtrise des transferts et des entreposages d’effluents devait être amélio‑ rée. L’ASN attend des progrès sur ce sujet en 2022. En matière d’inspection du travail, l’ASN considère que les résultats du site sont en nette amélioration. L’accidentologie, notamment pendant les arrêts de réacteur, a été maîtrisée, avec une baisse des accidents sans arrêt de travail. Toutefois, l’ASN relève qu’un accident grave a eu lieu cette année lors de l’intervention d’un plongeur. LES INSTALLATIONS DU «CYCLE DU COMBUSTIBLE NUCLÉAIRE» Les installations du « cycle » du Tricastin couvrent principalement les activités de l’amont du «cycle du combustible» et sont exploitées depuis fin 2018 par un exploitant unique, Orano Cycle, devenu Orano Chimie‑Enrichissement au 1er janvier 2021 et dénommé Orano ci‑après. Le site comporte : • l’installation TU5 (INB 155) de conversion de nitrate d’uranyle UO2(NO3)2 issu du retraitement de combustibles usés en sesquioxyde d’uranium (U3O8) ; • l’usine W (ICPE dans le périmètre de l’INB 155) de conver‑ sion d’UF6 appauvri en U3O8 ; • les anciennes installations ex‑Comurhex (INB 105) et l’usine Philippe Coste (ICPE dans le périmètre de l’INB 105) de conversion de tétrafluorure d’uranium (UF4) en hexafluorure d’uranium (UF6) ; • l’ancienne usine Georges Besse I (INB 93) d’enrichissement de l’UF6 par diffusion gazeuse ; • l’usine Georges Besse II (INB 168) d’enrichissement de l’UF6 par centrifugation ; • les parcs uranifères du Tricastin (INB 178 et 179) d’entrepo‑ sage d’uranium sous forme d’oxydes ou UF6 ; • les ateliers de maintenance, de traitement des effluents liquides et de conditionnement de déchets (IARU – INB 138) ; • le laboratoire Atlas d’analyse des échantillons de procédé et de surveillance de l’environnement (INB 176) ; • une installation nucléaire de base secrète (INBS), qui regroupe notamment des installations anciennes en démantèlement, des parcs d’entreposage de substances radioactives et une unité de traitement d’effluents liquides. 44 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2021 LE PANORAMARÉGIONAL DE LA SÛRETÉNUCLÉAIRE ET DE LARADIOPROTECTION
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