En 2021, l’ASN a réalisé 328 inspections dans la région Auvergne-Rhône‑Alpes, dont 117dans les centrales nucléaires du Bugey, de Saint‑Alban, de Cruas‑Meysse et du Tricastin, 92 dans les usines et les installations en démantèlement, 104 dans le nucléaire de proximité et 15 dans le domaine du transport de substances radioactives. L’ASN a par ailleurs réalisé 40 journées d’inspection du travail, dans les quatre centrales nucléaires et sur le site de Creys‑Malville. En 2021, 26 événements significatifs classés au niveau 1 de l’échelle internationaledes événements nucléaires et radiologiques (échelle INES) ont été déclarés à l’ASN, dont 21 survenus dans les installations nucléaires de base (INB) et 5 dans le nucléaire de proximité. Un événement significatif pour la radioprotection survenu sur le site de Cruas-Meysse a été classé au niveau 2 de l’échelle INES. SITE DU BUGEY Le site industriel du Bugey comprend diverses installations, dont la centrale nucléaire du Bugey, exploitée par EDF, dans la commune de Saint‑Vulbas, dans le département de l’Ain, à 35 km à l’est de Lyon. Elle est constituée de quatre réacteurs à eau sous pression (REP) d’une puissance de 900 mégawatts électriques (MWe) chacun, mis en service en 1978 et 1979. Les réacteurs 2 et 3 constituent l’INB 78, les réacteurs 4 et 5 constituent l’INB 89. Le site comprend également un réacteur de la f ilière uranium naturel‑graphite‑gaz (UNGG), Bugey 1, mis en service en 1972 et arrêté en 1994, actuellement en cours de démantèlement, ainsi que l’Installation de conditionnement et d’entreposage de déchets activés (Iceda) et le Magasin interrégional (MIR) d’entreposage du combustible. Enf in, le site dispose d’une des bases régionales de la Force d’action rapide du nucléaire (FARN), force spéciale d’intervention créée en 2011 par EDF, à la suite de l’accident survenu à la centrale nucléaire de Fukushima au Japon. Son objectif est d’intervenir, en situation pré‑accidentelle ou accidentelle, sur n’importe quelle centrale nucléaire en France, en apportant des renforts humains et des moyens matériels de secours. Centrale nucléaire du Bugey Réacteurs 2, 3, 4 et 5 en fonctionnement L’ASN considère que les performances globales de la centrale nucléaire du Bugey en matière de sûreté nucléaire, de radio‑ protection et de protection de l’environnement rejoignent l’appréciation générale des performances que l’ASN porte sur les centrales nucléaires d’EDF. En matière de sûreté nucléaire, l’ASN considère que les perfor‑ mances de la centrale nucléaire rejoignent dans l’ensemble l’appréciation générale portée sur les centrales nucléaires d’EDF mais restent contrastées. Les fragilités observées en 2020 sur la mise en œuvre de pratiques renforçant la rigueur de la mise en configuration des circuits ont persisté en 2021. De plus, des insuff isances ont été constatées concernant la déclinaison locale des règles d’essais applicables à compter des quatrièmes visites décennales des réacteurs, la gestion des situations d’urgence et la maîtrise des risques liés à l’in‑ cendie. En revanche, l’ASN a conduit une série d’inspections inopinées en salle de commande qui ont permis de relever des améliorations de la surveillance et du respect des spéci‑ fications techniques d’exploitation. Sur le plan de la maintenance, dans un contexte industriel particulièrement chargé avec la poursuite de la quatrième visite décennale du réacteur 4 jusqu’à juin 2021 et le lance‑ ment de celle du réacteur 5 en juillet 2021, l’ASN a relevé des fragilités liées à la planification et à la préparation des activités de maintenance. De plus, s’agissant de l’intégration des modi‑ fications, des difficultés relatives à la mise à jour du référentiel documentaire et à la prise en compte du retour d’expérience acquis sur le réacteur 2 ont été observées sur les quatrièmes visites décennales menées en 2021. En revanche, la gestion des écarts de conformité s’est améliorée. L’ASN attend donc une consolidation de la maîtrise des arrêts en 2022, qui pré‑ sentent un volume d’activités à réaliser moins important que celui de 2021. En matière de radioprotection, l’ASN estime que les perfor‑ mances de la centrale nucléaire sont conformes à l’appré‑ ciation générale portée sur les centrales nucléaires d’EDF. S’agissant des conditions d’intervention en zone contrôlée, si quelques améliorations sont constatées, des f ragilités La division de Lyon contrôle la sûreté nucléaire, la radioprotection et le transport de substances radioactives dans les 12 départements de la région Auvergne‑Rhône‑Alpes. Région Auvergne‑Rhône‑Alpes 40 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2021 LE PANORAMARÉGIONAL DE LA SÛRETÉNUCLÉAIRE ET DE LARADIOPROTECTION
RkJQdWJsaXNoZXIy NjQ0NzU=