Rapport de l'ASN 2021

La surveillance des activités sous‑traitées a été plutôt satisfaisante en 2021, notamment grâce au bon déploiement de l’outil d’aide à l’établissement des programmes de surveillance et à la réalisation des actions de surveillance. Toutefois, les inspections relèvent toujours des fragilités sur certains sites (surveillance trop axée sur l’assurance qualité et les règles de sécurité et pas assez sur le geste technique et la spécificité des activités, plans de surveillance inadaptés ou réalisés qu’en partie). Ces difficultés conduisent à ce que la surveillance ne constitue pas toujours une ligne de défense efficace vis‑à‑vis des défaillances potentielles des prestataires. La maîtrise de la documentation opérationnelle L’ASN considère que la documentation opérationnelle n’est toujours pas à l’attendu en 2021. Il s’agit d’un problème de fond qui est récurrent depuis plusieurs années. Les inspections ont encore relevé en 2021 de nombreux événements comptant parmi leurs causes profondes des problèmes documentaires. Les fragilités identifiées sont de natures diverses (documentation pas assez synthétique, non explicite, incomplète ou inexistante) et ont des conséquences sur un large éventail d’activités, dont les activités de conduite (essais périodiques, consignations et condamnations administratives, lignages) et de maintenance (contrôles techniques, interventions sur équipements, requalifications, manœuvres en local). Ces fragilités restent en bonne partie liées à des dysfonctionnements organisationnels dans le processus de création et de mise à jour de la documentation, et compromettent potentiellement le rôle de ligne de défense du support documentaire. Le processus de retour d’expérience Toutes les centrales nucléaires ont mis en place une organisation formelle et des outils dédiés pour piloter et animer le REX interne et externe. Les inspections ciblées sur la gestion du REX ont souligné de manière générale l’engagement des directions des centrales nucléaires sur ce sujet. L’ensemble des personnes rencontrées, y compris les entreprises extérieures, a montré une bonne implication dans le processus. Des fragilités persistent cependant sur certains points clés de ce processus, comme la prise en compte du REX dans les phases de préparation des activités ou la remontée des difficultés rencontrées sur le terrain (qualité des débriefings trop inégales en fonction des métiers). Par ailleurs, l’ASN constate que les revues annuelles de processus menées par les sites sont très pertinentes, avec de bonnes capacités de la part des acteurs à identifier les faiblesses dans la gestion du REX. Toutefois, le suivi des actions correctives issues des différents diagnostics en lien avec les faiblesses identifiées et leur récurrence est à améliorer. Les examens par l’ASN de rapports d’événements déclarés en 2021 n’ont pas mis en évidence de fragilité particulière quant à la compétence des équipes en charge de l’analyse approfondie des événements significatifs. La qualité et la disponibilité des ressources affectées aux analyses sont satisfaisantes sur l’ensemble des sites, que ce soit en matière d’effectif ou de compétence. L’implication des compétences en matière de FOH dans la phase d’analyse est satisfaisante pour la majorité des sites. 2.7 La radioprotection des personnels 2.7.1 L’exposition des personnels aux rayonnements ionisants L’exposition aux rayonnements ionisants dans un réacteur électronucléaire provient majoritairement de l’activation des produits de corrosion du circuit primaire et des produits de fission du combustible. Tous les types de rayonnements sont présents (neutrons, α, β et γ), avec un risque d’exposition externe et interne. Dans la pratique, plus de 90% des doses reçues proviennent des expositions externes aux rayonnements β et γ. Les expositions sont principalement liées aux opérations de maintenance lors des arrêts de réacteur. La dosimétrie collective moyenne sur l’ensemble des réacteurs (graphique 5), ainsi que la dose moyenne reçue par les travailleurs pour une heure de travail en zone contrôlée (graphique 6) ont augmenté en 2021 par rapport à l’année 2020, qui avait été marquée par plusieurs reports d’arrêts de réacteurs. Ces valeurs atteignent un niveau comparable à 2019, avant la pandémie. Les doses reçues par les travailleurs sont réparties selon une distribution illustrée ci‑après par les graphiques 7 et 8. GRAPHIQUE Dose collective moyenne par réacteur (Homme.Sv/réacteur) 5 Source : EDF. Ce graphique intègre les données de radioprotection de la centrale nucléaire de Fessenheim jusqu'en 2020. 0,00 0,25 0,50 0,75 1,00 2021 2020 2019 2018 2017 2016 2015 2014 2013 2012 2011 0,71 0,67 0,79 0,72 0,71 0,76 0,74 0,61 0,67 0,61 0,73 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2021 307 10 – LES CENTRALES NUCLÉAIRES D’EDF 08 07 13 04 10 06 12 14 03 09 05 11 02 AN 01

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