Rapport de l'ASN 2021

examens non destructifs à permettre une détection précoce des éventuelles dégradations, en particulier en ce qui concerne les pénétrations de fond de cuve. Les générateurs de vapeur La situation de la deuxième barrière de confinement est restée un point de vigilance pour l’ASN en 2021. Les constats de niveaux d’encrassement importants dans certains GV, susceptibles d’altérer la sûreté de leur fonctionnement, amènent une programmation d’interventions de nettoyages préventifs en 2022 et dans les années qui suivent. La maintenance en vue de garantir un état de propreté satisfaisant a été insuffisante et doit être une priorité. La stratégie de contrôle de la partie secondaire des GV déployée par EDF a été revue mi-2020 afin de mieux prévenir ces situations. L’ASN note que les opérations de remplacement des GV ont pu reprendre après une année sans intervention de ce type. Ces interventions continueront au rythme d’une intervention par an dans les années à venir. Le percement régulier de tubes de GV, qui fait l’objet d’une stratégie pluriannuelle de contrôle et de bouchage de tubes par EDF, et la détection d’un effet chaudière dans un tube « doigt de gant » d’un GV du réacteur 1 de Nogent-sur-Seine réparé en 2021, illustrent le risque de nouvelles dégradations associées au vieillissement des installations et confirment la nécessité d’adapter en conséquence le niveau d’exigence du suivi en service et l’anticipation du développement des procédés de réparation. 2.3 Les enceintes de confinement 2.3.1 Les enceintes de confinement Les enceintes de confinement, qui constituent la troisième barrière de confinement, font l’objet de contrôles et d’essais destinés à vérifier leur conformité aux exigences de sûreté. En particulier, leur comportement mécanique doit garantir une bonne étanchéité du bâtiment réacteur si la pression à l’intérieur de celui‑ci venait à dépasser la pression atmosphérique, ce qui peut survenir dans certains types d’accident. C’est pourquoi ces essais comprennent, à la fin de la construction, puis lors des visites décennales, une montée en pression de l’enceinte interne avec une mesure du taux de fuite. Ces essais sont imposés par l’arrêté du 7 février 2012 fixant les règles générales relatives aux installations nucléaires de base (INB). D’autres matériels participent à la fonction de confinement, tels que les accès à l’intérieur de l’enceinte de confinement (dénommés sas et tampon matériel), le circuit de mise en dépression de l’espace inter-enceinte des enceintes de confinement à double paroi ou le circuit de ventilation de la salle de commande. EDF a engagé depuis 2016 un plan d’action afin de garantir, compte tenu des évolutions des réacteurs depuis leur construction, que les débits des systèmes de ventilation répondent aux exigences de sûreté requises à la fois pour le confinement et pour le conditionnement thermique des installations. Le plan d’action est déployé, réacteur par réacteur, sur tous les systèmes de ventilation concernés, et inclut un état des lieux de l’état des matériels et des gaines. EDF procède, le cas échéant, à des remises en état et des améliorations ainsi qu’au réglage des débits de ventilation. 2.3.2 L’évaluation des enceintes de confinement Gestion globale de la fonction de confinement L’ASN constate des indisponibilités ponctuelles mais répétées affectant certains matériels participant à la fonction de confinement. Ces indisponibilités, déjà identifiées en 2020, ont fait l’objet d’échanges avec EDF, qui se poursuivront en 2022 afin de vérifier la pertinence des actions envisagées par EDF pour réduire ces indisponibilités. L’ASN a conduit en 2021 une campagne d’inspection dédiée sur le plan d’action relatif aux systèmes de ventilation. L’ASN a constaté qu’il est correctement mis en œuvre sur les réacteurs et que les exigences de sûreté associées sont atteintes. En 2022, EDF mettra en œuvre un programme visant à s’assurer de la pérennité des réglages nécessaires au bon fonctionnement des systèmes de ventilation établis dans le cadre de ce plan d’action. L’ASN examinera la pertinence de ce programme. Les enceintes à simple paroi revêtue sur la face interne d’une peau d’étanchéité métallique Les épreuves décennales des enceintes des réacteurs de 900 MWe réalisées depuis 2009 dans le cadre de leur troisième visite décennale n’ont pas mis en lumière de problème générique susceptible de remettre en cause leur exploitation. L’enceinte du réacteur 5 de la centrale nucléaire du Bugey a toutefois dû faire l’objet d’une réparation, à la suite de la dégradation constatée en 2015 de l’étanchéité de son revêtement métallique au niveau de la partie basse du bâtiment du réacteur. EDF a par la suite mis en place une surveillance spécifique de cette enceinte. L’étanchéité de cette enceinte de confinement a également fait l’objet d’une attention particulière lors de la quatrième visite décennale de ce réacteur en 2021. L’épreuve de cette enceinte qui s’est déroulée en 2021 a donné des résultats satisfaisants. Les résultats des épreuves réalisées dans le cadre des quatrièmes visites décennales ont jusqu’à présent également été satisfaisants. Les enceintes à double paroi Les épreuves des enceintes à double paroi réalisées lors des premières visites décennales des réacteurs de 1300MWe avaient permis de détecter une augmentation des taux de fuite de la paroi interne de certaines d’entre elles sous l’effet combiné de déformations du béton et de pertes de la précontrainte de certains câbles plus importantes qu’anticipées lors de la conception. EDF a alors engagé d’importants travaux consistant à recouvrir localement, par un revêtement d’étanchéité en résine, l’intrados et l’extrados de la paroi interne des enceintes des réacteurs de 1300MWe les plus affectés, ainsi que des réacteurs de 1450MWe. Ces travaux ont permis, pour l’ensemble des réacteurs sur lesquels ils ont été effectués, de respecter les critères de taux de fuite lors des épreuves des enceintes. L’ASN reste vigilante à l’évolution de l’étanchéité de ces enceintes et au maintien de l’efficacité des revêtements sur le long terme. 2.4 La prévention et la maîtrise des risques 2.4.1 Les règles générales d’exploitation Les règles générales d’exploitation (RGE) encadrent le fonctionnement des réacteurs électronucléaires. Celles‑ci sont établies par l’exploitant et déclinent de manière opérationnelle les hypothèses et conclusions des études de sûreté qui constituent la démonstration de sûreté nucléaire. Elles fixent les limites et conditions d’exploitation de l’installation. Les modifications des RGE de nature à affecter la sûreté font l’objet, selon leur importance, soit d’une demande d’autorisation auprès de l’ASN, soit d’une déclaration à l’ASN, préalablement à leur mise en œuvre. Le fonctionnement normal Les spécifications techniques d’exploitation Au sein des RGE, les spécifications techniques d’exploitation (STE) définissent les domaines de fonctionnement normal fondés sur les hypothèses de conception et de dimensionnement de l’installation et identifient les systèmes requis pour le maintien des fonctions de sûreté, notamment l’intégrité des barrières de confinement des substances radioactives et la surveillance de ces fonctions en cas d’incident ou d’accident. Elles prescrivent Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2021 295 10 – LES CENTRALES NUCLÉAIRES D’EDF 08 07 13 04 10 06 12 14 03 09 05 11 02 AN 01

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