Rapport de l'ASN 2021

En 2020, la dose collective (tous domaines confondus) est de 72,43 homme.Sv(6), valeur en baisse de 35,5% par rapport à 2019 et qui n’a jamais été aussi basse depuis 2015. Cette baisse concerne tous les domaines d’activité et s’explique principalement par la diminution du trafic aérien et donc une moindre exposition aux rayonnements cosmiques pour le personnel navigant et l’étalement du volume des travaux de maintenance dans le domaine nucléaire, tous deux liés aux conséquences de la pandémie. Pour les mêmes raisons, la dose individuelle annuelle moyenne, d’une valeur de 0,78 mSv en 2020, est en baisse de 35% par rapport à celle observée en 2019. En 2020, cinq dépassements de la limite réglementaire de 20 mSv pour la dose efficace ont été enregistrés (voir diagramme 2) dont quatre liés à une exposition externe et un lié à une exposition interne. Les quatre cas liés à une exposition externe concernent les travailleurs des domaines médical (2), vétérinaire (1) et de l’industrie non nucléaire (1). Il convient de noter toutefois qu’à ces quatre cas s’ajoute un cinquième cas de dépassement de la limite de dose efficace, dans le domaine médical, correspondant à une dose cumulée sur 12 mois glissant de juin 2019 à mai 2020 et non sur l’année civile. Un seul cas a été a été confirmé par le médecin du travail, les autres ont été retenus par défaut en l’absence de retour du médecin du travail sur les conclusions de l’enquête. Le dépassement de la limite réglementaire de 20 mSv lié à l’exposition interne concerne le domaine nucléaire dans le secteur de la fabrication du combustible. Concernant la dosimétrie des extrémités (doigts et poignets), le nombre de travailleurs suivis en 2020 est de 27 437 (soit 7% de l’effectif suivi). Sur l’ensemble des effectifs suivis, il y a eu un cas de dépassement de la limite réglementaire de la dose équivalente aux extrémités de 500 mSv, dans le domaine médical (975,8 mSv). Par ailleurs, 4429 travailleurs ont fait l’objet d’une surveillance de l’exposition au cristallin (4830 en 2019), témoignant probablement d’une baisse de l’activité en lien avec la crise sanitaire, après une forte augmentation les années précédentes. Quatre travailleurs (secteur de la radiologie du domaine médical) ont reçu une dose équivalente supérieure à 20 mSv. La dose maximale enregistrée est de 37,74 mSv. Cette valeur est à mettre en regard de la future limite réglementaire de dose au cristallin de 20 mSv/an à partir de 2023. 6. Unité de grandeur de dose collective. Pour mémoire, la dose collective est la somme des doses individuelles reçues par un groupe de personnes données. En conclusion, comme les années précédentes, le bilan de la surveillance des travailleurs exposés aux rayonnements ionisants en France en 2020, publié par l’IRSN en juin 2021, montre globalement l’efficacité du système de prévention mis en place dans les établissements où sont utilisées les sources de rayonnements ionisants puisque, pour 94% des effectifs surveillés, la dose annuelle est restée inférieure à 1 mSv (limite de dose efficace annuelle pour le public du fait des activités nucléaires). Les dépassements des valeurs limites réglementaires restent exceptionnels (cinq dépassements de la limite annuelle de 20 mSv). La surveillance de l’exposition du cristallin avec, pour ce tissu, le respect de la nouvelle limite constitue le principal objectif de la radioprotection dans les toutes prochaines années et notamment dans le domaine des pratiques médicales interventionnelles radioguidées. 3.1.2 Cas de l’exposition des travailleurs à la radioactivité naturelle Exposition aux substances radioactives d’origine naturelle et au radon d’origine géologique L’exposition des travailleurs aux substances radioactives d’origine naturelle résulte de l’ingestion de poussières de matières riches en radionucléides (phosphates, minerais métallifères), de l’inhalation de radon formé par la désintégration de l’uranium (entrepôts mal ventilés, thermes), ou encore de l’exposition externe due aux dépôts dans des procédés industriels (tartre se formant dans les tuyauteries par exemple). Le bilan des études réalisées en France entre 2005 et 2009, publié par l’ASN en janvier 2010, et les études publiées jusqu’en 2018 montrent que 85% des doses reçues par les travailleurs des industries concernées restent inférieures à 1 mSv/an. Les secteurs industriels où l’exposition des travailleurs est susceptible de dépasser 1 mSv/ an sont les suivants : traitement du minerai de titane, fumisterie et recyclage de céramiques réfractaires, maintenance de pièces composées d’alliages au thorium dans l’aéronautique, traitement chimique du minerai de zircon, transformation mécanique et utilisation de zircon et traitement des terres rares. En 2020, la surveillance individuelle de l’exposition des travailleurs dans les activités industrielles conduisant à une exposition aux substances radioactives d’origine naturelle ou au radon d’origine SOURCES ET VOIES D’EXPOSITION AUX RAYONNEMENTS IONISANTS Inhalation Irradiation externe Contamination cutanée Irradiation externe Contamination interne par inhalation de substances radioactives Contamination cutanée Ingestion Irradiation externe Contamination cutanée et ingestion involontaire Irradiation externe Contamination interne par ingestion de denrées contaminées Contamination cutanée et ingestion involontaire 110 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2021 01 – LES ACTIVITÉS NUCLÉAIRES : RAYONNEMENTS IONISANTS ET RISQUES POUR LA SANTÉ ET L’ENVIRONNEMENT

RkJQdWJsaXNoZXIy NjQ0NzU=