Rapport de l'ASN 2019

de cancers de la thyroïde chez des sujets jeunes exposés pen‑ dant leur enfance. Les conséquences sanitaires de l ’ accident de Fukushima (Japon) pour les populations avoisinantes ne sont pas encore suffisamment connues et analysées pour en tirer les enseignements au plan épidémiologique. Le risque de cancer radio‑induit apparaît pour différents niveaux d’exposition et n’est pas lié à un dépassement de seuil. Il se mani‑ feste par un accroissement de la probabilité de cancer pour une population d’âge et de sexe donnés. On parle alors d’effets proba‑ bilistes, stochastiques (produits par l’effet du hasard) ou aléatoires. Établis au plan international, les objectifs de santé publique de la radioprotection visent à éviter l’apparition des effets déter‑ ministes et à réduire la probabilité d’apparition de cancers liés à une exposition aux rayonnements ionisants, aussi appelés can‑ cers radio‑induits ; l’ensemble des résultats des études semble indiquer que les cancers radio‑induits constituent le risque sani‑ taire prépondérant lié à l’exposition aux rayonnements ionisants. 1.2  L’évaluation des risques liés aux rayonnements ionisants En France, la surveillance de l’épidémiologie des cancers est fon‑ dée sur des registres de maladies, sur la surveillance des causes de décès et et, plus récemment, s’appuie également sur l’exploi‑ tation des données du programme médicalisé des systèmes d’in‑ formation des établissements de santé (PMSI) et sur les déclara‑ tions d’affection de longue durée (ALD). Les registres sont des structures qui réalisent « un recueil continu et exhaustif de données nominatives intéressant un ou plusieurs événements de santé dans une population géographiquement définie, à des fins de recherche et de santé publique, par une équipe ayant les compétences appropriées ». On dénombre actuellement 32   registres de cancer en France . Certains dits «généraux» s’intéressent à tous les types de cancer, leur périmètre est départemental ou interdépartemental; d’autres, dits « spécialisés », se focalisent sur un cancer particulier. Leur portée est un périmètre géographique variable (agglomération, département, région, voire national). Les trois registres natio‑ naux concernent l’un le mésothéliome de la plèvre dans le cadre d’exposition principalement aux fibres d’amiante, les deux autres couvrent l’ensemble des pathologies cancéreuses de l’enfant et de l’adolescent jusqu’à 18 ans (source : INCa). Dans une zone couverte par un registre, l’objectif est de mettre en évidence des différences de répartition spatiale, de dégager des évolutions temporelles en termes d’augmentation ou de dimi‑ nution du taux d’incidence des différentes localisations cancé‑ reuses, ou encore de repérer un agrégat de cas. 69 01 74 73 38 05 26 07 42 04 06 83 13 84 2B 2A 30 48 34 11 66 09 31 65 64 40 32 82 81 12 46 47 33 24 19 15 43 63 03 23 87 16 17 85 79 86 36 18 58 71 39 25 21 70 90 68 88 52 89 45 41 37 49 44 56 29 22 35 50 53 72 61 14 27 28 76 80 60 62 59 02 77 91 78 95 93 94 92 75 51 08 10 55 54 57 67 Guadeloupe Martinique La Réunion Guyane Nouvelle-Calédonie Registre général des tumeurs Registre spécialisé : (ex : registre des cancers thyroïdiens et digestifs, registre des hémopathies malignes…) dont 3 sont nationaux – Registre des tumeurs solides de l’enfant – Registre des hémopathies malignes de l’enfant – Registre multicentrique du mésothéliome à vocation nationale Les différents registres de cancer en France (2018) Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2019  99 01 – LES ACTIVITÉS NUCLÉAIRES : RAYONNEMENTS IONISANTS ET RISQUES POUR LA SANTÉ ET L’ENVIRONNEMENT 01

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