Rapport de l'ASN 2019

en France. Sur le plan méthodologique, le bilan IRSN de l’an‑ née 2017 avait marqué une évolution importante. En effet, le bilan des années précédentes était exclusivement élaboré par agrégation des synthèses annuelles demandées aux organismes de dosimétrie. Comme en 2017, le bilan 2018 de l’exposition externe a été exclusivement réalisé à partir des données de la surveillance individuelle de l’exposition externe des travailleurs enregistrées dans Siseri. En conséquence, les résultats de 2018 et 2017 ne sont pas directement comparables à ceux des années antérieures. Néanmoins, à des fins de comparaison, les résultats des années 2015 et 2016 ont été réévalués rétroactivement avec la nouvelle approche méthodologique (voir tableau 3). Les tableaux 1 et 2 présentent, par domaine d’activité et pour l’année 2018, la répartition des effectifs surveillés, de la dose collective (la dose collective est la somme des doses individuelles reçues par un groupe de personnes donné) et du nombre de dépas‑ sements de la limite annuelle de 20 mSv. Ils témoignent d’une grande inégalité de la répartition des doses selon les secteurs. Par exemple, le secteur des activités médicales et vétérinaires, qui regroupe une part importante des effectifs surveillés (61%), ne représente que 17% de la dose collective ; par contre, le sec‑ teur de l’industrie du nucléaire civil qui ne représente que 24% des effectifs, comptabilise 75% de la dose collective. Le secteur industriel, quant à lui, représente 4,3% des effectifs et compta‑ bilise 4,7% de la dose collective. Le tableau 3 montre que le nombre total de travailleurs suivis par dosimétrie externe à lecture différée est en augmentation d’en‑ viron 1% par an depuis 2015 (1,5% entre 2017 et 2018). En 2018, la dose collective atteint 55,24 homme.Sv, valeur en légère hausse (3,2%) par rapport à 2017 alors que la dose moyenne augmente de 11%. Ces augmentations sont principalement liées à l’augmentation du volume de travaux de maintenance dans le domaine nucléaire. En 2018, 10 dépassements de la limite réglementaire de 20 mSv pour la dose efficace ont été enregistrés (voir diagramme 2). Huit dépassements concernent des professionnels du domaine médical et 2 dépassements concernent des travailleurs du domaine de l’industrie non nucléaire. Il convient de noter toutefois que, sur ces 10 cas de dépassements de la limite de dose efficace, 8 ont été retenus par défaut en l’absence de retour du médecin du travail sur les conclusions de l’enquête. Concernant la dosimétrie des extrémités (doigts et poignets), le nombre de travailleurs suivis en 2018 est de 27 627 (soit 8% de l’effectif suivi). Sur l’ensemble des effectifs suivis, il y a eu 3 cas de dépassement de la limite réglementaire de la dose équivalente aux extrémités de 500 mSv, tous dans le domaine médical (2 dépas‑ sements dans le secteur de la radiologie interventionnelle avec une valeur maximale enregistrée de 754 mSv et un dans celui de la médecine nucléaire). Par ailleurs, 3492 travailleurs ont fait l’objet d’une surveillance de l’exposition au cristallin. Cette surveillance est en progression de presque 40% par rapport à 2017. Cette forte augmentation est à rapprocher de l’arrivée sur le marché de plusieurs dosimètres adaptés à ce type de mesure. Quatre travailleurs ont reçu une dose équivalente supérieure à 20 mSv. La dose maximale enregistrée est de 53,4 mSv et concerne le secteur de la radiologie. Cette valeur est à mettre en regard de la nouvelle limite réglementaire de dose au cristallin : valeur cumulée de 100 mSv sur 5 ans, sans excéder 50 mSv la même année (20 mSv/an à partir de 2023). En conclusion, comme les années précédentes, le bilan de la sur‑ veillance dosimétrique de l’exposition externe des travailleurs en 2018, publié par l’IRSN en septembre 2019, montre globalement l’efficacité du système de prévention mis en place dans les établis‑ sements où sont utilisées les sources de rayonnements ionisants puisque, pour 96% des effectifs surveillés, la dose annuelle est restée inférieure à 1 mSv (limite de dose efficace annuelle pour le public du fait des activités nucléaires). Les dépassements des valeurs limites réglementaires, bien qu’en augmentation (10 dépas‑ sements de la limite annuelle de 20 mSv), restent exceptionnels. La surveillance de l’exposition du cristallin avec, pour ce tissu, le respect de la nouvelle limite constitue le principal objectif de la radioprotection dans les toutes prochaines années et notam‑ ment dans le domaine des pratiques médicales interventionnelles radioguidées . Sources et voies d’exposition aux rayonnements ionisants Inhalation Irradiation externe Contamination cutanée Irradiation externe Contamination interne par inhalation de substances radioactives Contamination cutanée Ingestion Irradiation externe Contamination cutanée et ingestion involontaire Irradiation externe Contamination interne par ingestion de denrées contaminées Contamination cutanée et ingestion involontaire 106  Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2019 01 – LES ACTIVITÉS NUCLÉAIRES : RAYONNEMENTS IONISANTS ET RISQUES POUR LA SANTÉ ET L’ENVIRONNEMENT

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