Rapport de l'ASN 2018

CENTRE-VAL DE LOIRE LE PANORAMA RÉGIONAL DE LA SÛRETÉ NUCLÉAIRE ET DE LA RADIOPROTECTION Site de Saint‑Laurent‑des‑Eaux Le site de Saint‑Laurent‑des‑Eaux , situé dans la commune de Saint‑Laurent‑Nouan dans le Loir‑et‑Cher en bord de Loire, comporte différentes installations nucléaires, certaines en fonctionnement et d’autres en cours de démantèlement. La centrale nucléaire de Saint‑Laurent‑des‑Eaux comporte deux réacteurs B1 et B2 en fonctionnement mis en service en 1980 et 1981, qui constituent l’INB 100. Le site comporte également deux anciens réacteurs nucléaires A1 et A2 de la filière UNGG en phase de démantèlement, et les deux silos d’entreposage des chemises de graphite provenant de l’exploitation des réacteurs A1 et A2. Centrale nucléaire de Saint‑Laurent‑des‑Eaux Réacteurs B1 et B2 en fonctionnement L’ASN considère que les performances de l a centrale nucléaire de Saint‑Laurent‑des‑Eaux rejoignent globalement l’appréciation générale portée sur EDF dans les domaines de la sûreté, de l’environnement et de la radioprotection. En matière de sûreté nucléaire, l’ASN considère que le site est en retrait par rapport aux années précédentes. L’ASN sou‑ ligne tout de même la bonne tenue générale des chantiers, un état apparent des matériels et équipements des systèmes contrôlés satisfaisant et une filière indépendante sûreté de qualité. Cependant, des manques de rigueur dans l’exploi‑ tation et la conduite des installations ont été observés en 2018. De nombreux événements mettent notamment en évidence des défauts dans la gestion des aléas d’exploitation et unmauvais suivi des procédures. L’organisation de la cen‑ trale nucléaire pour caractériser les écarts et justifier leurs délais de traitement n’est pas suffisamment robuste et doit progresser tout comme la gestion du retour d’expérience. De manière générale, les performances de Saint‑Laurent‑ des‑Eaux dans le domaine de la radioprotection sont globa‑ lement satisfaisantes, bien qu’en retrait pour l’année 2018. Malgré une bonne implication des agents en charge de la radioprotection, la traçabilité et le suivi des actions visant à optimiser la dosimétrie des chantiers à fort enjeu est nota‑ blement perfectible. Plusieurs événements significatifs dans le domaine de la radioprotection mettent par ailleurs en évidence des comportements inadaptés de la part des intervenants. L’organisation du site pour répondre aux exigences régle‑ mentaires dans le domaine de l’environnement peut encore être améliorée sur un certain nombre de points. Le service dédié fait preuve d’une volonté d’amélioration et de pro‑ grès soutenue par une filière indépendante environnement active. Des bonnes pratiques sont constatées au cours des inspections sur les différents thèmes abordés. Cependant, des défauts de détection d’écart sur ce domaine ont de nouveau été constatés. L’ASN s’assurera en 2019 que le site travaille activement sur les revues de conformité au cadre réglementaire de ses installations. Réacteurs A1 et A2 en démantèlement L’ancienne centrale de Saint‑Laurent‑des‑Eaux constitue une installation nucléaire de base qui comprend deux réacteurs UNGG «intégrés», les réacteurs Saint‑Laurent‑des‑Eaux A1 et A2 . Leur mise à l’arrêt définitif a été prononcée respective‑ ment en 1990 et 1992. Le démantèlement complet de l’ins‑ tallation a été autorisé par le décret du 18 mai 2010 . En mars 2016, EDF a annoncé un changement complet de stratégie de démantèlement de ses réacteurs définitivement à l’arrêt (voir chapitre 13). Dans l’attente du démantèlement du caisson des réacteurs, des opérations sont réalisées, hors du caisson ou pour prépa‑ rer le démantèlement du caisson. Certains chantiers avec un risque de contamination aux radioéléments alpha (vidange de cuves, caractérisation de boues, retrait du terme source de la piscine de Saint‑Laurent‑des‑Eaux A2) avaient été inter‑ rompus en 2016 à la suite de la découverte de contamina‑ tions internes avérées d’intervenants sur ces chantiers. EDF a engagé en 2017 un plan de rigueur d’exploitation renforçant la formation et la surveillance des intervenants. Les chantiers ont repris en 2017. L’ASN a contrôlé les actions définies dans le plan et a constaté des améliorations dans la gestion des chantiers avec un risque de contamination «alpha». Les opérations d’évacuation de déchets liquides et solides se sont poursuivies dans le cadre du démantèlement des réacteurs de Saint‑Laurent A. Des recherches sont toujours en cours afin de créer un nouveau sas de caractérisation des déchets historiques et de définir une solution d’entreposage pour rassembler les «déchets historiques avec filière en pro‑ jet» et les «déchets historiques sans filières». L’ASN considère que le niveau de sûreté des réacteurs de Saint‑Laurent‑des‑Eaux A est satisfaisant. À titre d’exemple, l’organisation et les outils mis en place pour suivre la ges‑ tion des déchets et les contrôles périodiques des installa‑ tions sont satisfaisants. Silos de Saint‑Laurent‑des‑Eaux L ’ installation , autorisée par le décret du 14 juin 1971 , est constituée de deux silos dont la fonction est l’entreposage de chemises de graphite irradiées (déchets de faible activité à vie longue – FA‑VL) issues de l’exploitation des réacteurs UNGG de Saint‑Laurent‑des‑Eaux A. Le confinement statique de ces déchets est assuré par les structures des casemates en béton des silos, dont l’étanchéité est assurée par un cuve‑ lage en acier. Par ailleurs, EDF a mis en place en 2010 une enceinte géotechnique autour des silos, permettant de ren‑ forcer la maîtrise du risque de dissémination de substances radioactives, qui constitue l’enjeu principal de l’installation. Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2018  45

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